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Les Transis
2010 - 2008
Le Transi en sculpture apparait en France à la fin du Moyen Âge. C'est le gisant de Guillaume de Harcigny, un médecin qui
soigna Charles VI (1368 - 1422),
roi de France, dit le fol (ou le bien-aimé).
Ce médecin qui voyagea en Orient et en Italie peut être considéré comme le précurseur de la psychiatrie.
Le Transi, du latin transire, c'est à dire passer, trépasser, est une représentation funéraire succédant aux Gisants, mais
beaucoup moins serein. Il apparaît avec les troubles de la Guerre de 100 ans et représente la mort dans l'aspect
terrible de la nudité ou de la décomposition des chairs. Le Transi de Guillaume de Harcigny est célèbre
pour avoir été réalisé, à sa demande, un an après sa mort ce qui supposerait au moins une exhumation
transitoire. L'aspect de décomposition du cadavre est saisissant. Ce Transi (réalisé en 1397) se trouve
actuellement au Musée d'art et d'archéologie de Laon (Aisne).
D'autres Gisants en Transis sont même représentés grouillant de vers.
À la Renaissance, le Transi se dresse et est représenté en pied. C'est le sculpteur lorrain Ligier Richier (1500 - 1567)
qui sculpte dans la pierre calcaire un monument funéraire qui est placé en 1545 près du tombeau de René de Châlons.
Cette sculpture se trouve maintenant, de façon discrète, à l'entrée de l'église Saint-Étienne à Bar-le-Duc (Meuse).
Une copie en plâtre due à l'architecte Viollet-Le-Duc se trouve actuellement à la Cité de l'architecture et du patrimoine
à Paris.
Ce Transi appelé aussi « le Squelette » a la particularité d'être dressé debout comme un vivant ; il a provoqué de nombreuses
réactions à travers les siècles et a servi d'inspiration à d'autres œuvres artistiques.
C'est ce Transi qui a inspiré Clément pour son cycle consacré à ce thème.
Le Transi de René de Châlons tient son cœur en exergue qu'il semble offrir à Dieu au bout de son bras levé vers le ciel. Clément substitue à ce coeur un fragment de miroir brisé. Ce Transi au sexe rabougri et desséché semble contempler, de ses orbites vides (évidemment) le reflet de son crâne décharné qui le renvoie inexorablement à son propre néant. Une version féminine, la Transie, a été créée également par le sculpteur mais, là ou son compagnon fixe le miroir, elle s'en détourne ostensiblement avec dégoût.
Ces deux sculptures ont été déclinées à plusieurs reprises dans des dimensions variées (de 60 centimètres à 3
mètres 10. Une version du petit Transi de 60 cm a été tirée en bronze.
(En participation, il en reste quelques exemplaires disponibles...)