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Sinistre mémoire
1985 - 1980
Le travail de Clément produit un effet d'un symbolisme excessif alors qu'il reste précisément au plus près de la forme par le naturalisme du moulage. Tragédie, événements dramatiques, situations humaines limites sont ses thèmes ; il les puise dans les mythes littéraires, l'Histoire (?) ou la réalité immédiate. Son matériau est la terre cuite ; de l'argile humide battue et réduite en plaques qui sont ensuite estampées, des détails apparaissent à partir desquels l'artiste modèle la sculpture dont la surface reste, le plus souvent, non polie et rugueuse ; les craquelures du matériau sont calculées et renforcent l'impression de morbidité qui se dégage des figures. Clément ajoute volontiers à ses sculptures des accessoires concrets : la seringue (Le fixé), la corde pour lier (Pour mémoire).
Clément a bâti un four crématoire très proche de la réalité : dans le foyer, au milieu des cendres, gît une figure humaine. Un tel naturalisme qui nous exhorte à nous rappeler l'anéantissement d'un peuple par les nazis, parait choquant à nos yeux qui n'en n'ont pas l'habitude, provoquant un questionnement sur les différences de mentalité entre les peuples, surtout à propos du temps où le fascisme triomphait ici.
Le groupe de demi-figures Pour mémoire fait directement allusion à ce passé : les figures attachées sont éveillées, les figures libres endormies avec abandon. Malgré une motivation largement spirituelle, on sent que quelque chose de théâtral est inhérent aux sculptures que l'artiste tire des bas fonds d'une banalité figurative pour tenter d'en dégager une énergie plus grande.
Matthias Flügge, Bildende Kunst, Berlin 1983 (Traduction du texte allemand)